Passionnée de l'univers de la commedia dell'arte, par la force du typodrame que renvoient ses masques, j'ai cherché ici, parfois très librement, à évoquer des traits de caractère, des comportements, fonctionnements humains universels. Et l'amour de la littérature m'a engagée sur une voie de métissage: la commedia rencontre la métaphore, la symbolique des contes, légendes, histoires et traditions de nos contrées, d'aujourd'hui et hier: le genre humain est présenté tantôt dans sa force destructrice, tantôt dans sa fragilité tragique, mais aussi, parfois, dans sa stupidité, son conformisme imbéciles. La tendresse et la nostalgie sont aussi bien présentes, et l'autodérision, que l'on trouve même aux moments les plus tragiques, allège l'ensemble, de ses touches décalées, légères, réparatrices. Pour traduire cet univers de commedia, nous naviguons entre chanson française, jazz, musique classique... PASCAL CHARDOME a remis de l'ordre dans mes idées musicales: il compose, avec un immense talent et très à l'écoute de mon univers, des arrangements musicaux tantôt symbolistes, créant une atmosphère de pureté réparatrice, faite de sons de claviers et de cordes, tantôt plus enlevés, plus fous, créant la surprise avec les percussions et les cuivres, jouant du clin d'oeil, nostalgiques toujours. Et la "Commedia", au sens strict, trouve un envol caractéristique quand, sur un texte de Gozzi, la voix s'engage dans un jeu de sonorités de vieille femme, entre sorcière et voix de poule.